In memoriam


Gérard de Bernis 1928-2010




En 2010 a disparu Gérard de Bernis, qui avait brillamment présidé l’ISMEA, durant plus de vingt années après le retrait du Maître François Perroux.

Lorsque Bernis m’avait proposé, voici bien longtemps, de participer aux activités de l’Institut, je lui avais rappelé nos divergences de vues, sur plusieurs points. Il m’avait répondu que l’unanimité d’opinions et de jugements n’était une condition ni suffisante, ni même nécessaire, d’efficacité collective et de créativité.

Nous étions en tout cas immédiatement tombés d’accord sur l’orientation initiale de la série « Économie de l’entreprise » : éviter double emploi avec les publications qui se développaient déjà en Gestion et Management ; tâcher plutôt de les compléter en perfectionnant et multiplier les observations rigoureuses en entreprises.

L’objectif était ambitieux. Les responsabilités et contraintes des dirigeants d’entreprises, y compris protection des informations stratégiques, ne facilitent pas les démarches lourdes d’interrogation et questionnaire, hautement formalisés, par des chercheurs académiques. En cette matière, l’écueil est toujours présent de vouloir formaliser (voire mathématiser) à partir des seules données déjà connues. La conjonction de données statistiques d’économie industrielle (souvent tardives) avec l’argumentation de cas appropriés, positifs ou négatifs, n’est pas facilitée par l’accroissement des pressions concurrentielles. Il importe pourtant plus que jamais de percevoir les fonctionnements actuels des différentes catégories d’entreprises, et autres organisations de production, tels qu’ils sont, avant de s’avancer vers ce qu’ils devraient être.

Les contributions très diversifiées réunies dans ce Cahier, à l’heureuse initiative de Samuel Grandval, témoignent de notre fidélité au projet commun.



S.Wickham