Erratum
Économies et Sociétés, Série « Entreprise et finance »,
KF, n° 2, 3/2012, p. 413-415
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Introduction
L’ISMEA a pris l’initiative, en 2010, de consacrer une des nouvelles
séries d’Économies & Sociétés (cahiers de l’ISMEA) au thème
« Entreprise et Finance » (série KF). Cette initiative répondait à plusieurs
objectifs convergents :
– Accompagner le renouvellement des différentes séries d’Économies
& Sociétés, aggiornamento effectué régulièrement depuis la
création de la revue, en 1944, par François Perroux et, plus particulièrement,
assurer la diversification de la série K « Économie de
l’entreprise » dont le large champ concerne à la fois économistes,
gestionnaires et spécialistes des organisations.
– Contribuer au débat ouvert autour de la finance, questionnement
qui a été largement amplifié par la crise financière mondiale
déclenchée en 2007-2008 ; crise majeure qui a amené de nombreuses
institutions et groupes de recherche à réfléchir et à
débattre autour des thèmes concernant les relations entre la
finance et l’entreprise, et plus globalement l’économie, voire l’ensemble
de la société.
– Offrir aux chercheurs et plus largement aux acteurs concernés la
possibilité de publier des travaux dont la qualité scientifique serait
soumise aux règles d’usage en termes de publications, sans cependant
avoir à s’inscrire dans le conformisme académique dominant
et quasi-hégémonique dans le domaine de la finance.
Un premier numéro – KF1 – a été publié en novembre 2010, autour
du thème de la « Finance responsable ». Il a été coordonné par un collectif
de chercheurs R. Pérez (Montpellier, F), C. Louche (Vlerick
Gent, B) , W. Sun (Leeds, UK), réunis sur la base d’un programme
international de recherche « Finance and Sustainability » (FAS) conçu
en partenariat entre le club recherche de l’IFA (Institut français des
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administrateurs), le RIODD (Réseau international de recherche sur les
organisations et le Développement Durable), le CGSIG (Corporate
Governance and Sustainability International Group), et en relation
avec diverses autres institutions : AAIG (Association académique
internationale de gouvernance), OF (Observatoire de la finance,
Genève),... Le programme FAS a donné lieu à un séminaire organisé
sur l’année 2009-2010 et à un track dédié au sein de la 10th IFSAM
World Conference, qui s’est tenue à Paris en juillet 2010.
Le présent numéro – KF2 – se situe dans la même perspective de
présentation de travaux de recherche sur les relations entre finance et
entreprise, dans une vision renouvelée tenant compte des analyses de
la crise financière mondiale.
Un certain nombre de principes ont été posés et mis en oeuvre pour
concrétiser ce projet :
1) Une véritable ouverture internationale : à l’instar du programme
FAS « Finance and Sustainability » dont elle a publié les premiers travaux,
la nouvelle série est conçue en partenariat avec les réseaux internationaux
concernés par sa thématique, notamment le CGSIG qui édite
également une nouvelle série, sous forme d’ouvrages collectifs en
anglais – « Critical studies on Corporate Responsability, Governance
and Sustainability » – publiée par Emerald Publishing (UK) 1.
D’autres coopérations ont été nouées ou sont envisagées, voir infra
la présentation du programme FAS 2012 dans la quatrième partie
« Forum ».
2) Une volonté d’ouverture scientifique et le respect du pluralisme :
« l’arrogance de la finance », pour reprendre l’expression de H. Bourguinat
et E. Briys [2009] a été souvent celle d’une discipline académique
qui s’est fortement développée ces dernières décennies, dont
l’hubris a été nourri par son apparente scientificité, s’exprimant par des
modélisations sophistiquées et conforté par une reconnaissance institutionnelle
(notamment plusieurs « prix Nobel » d’économie). Au sein
des sciences économiques et de gestion, la finance est devenue une discipline
quasi autonome et, pour beaucoup, au-dessus des autres. Ce
positionnement épistémologique s’est accompagné, au plan des processus
de recherches, de l’emploi quasi exclusif d’approches hypothético-
déductives et de la prééminence de méthodes quantitatives, mobilisant
une panoplie d’outils économétriques, susceptibles de cerner des
1 Pour plus de développement, cf. [R. Pérez (2009)] et [P. Gillet, H. Zimnovitch
(2011)].
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faits eux-mêmes représentés par des indicateurs issus des bases de
données 2.
Pour éviter un tel enfermement de la finance sur elle-même, la présente
série KF se veut au contraire ouverte. Différents « profils » de
propositions ont été admis, tant en termes de positionnement épistémologique
et théorique qu’en termes de terrains et de méthodes d’analyse,
le seul critère du comité de rédaction étant, outre la qualité intrinsèque
de la proposition, sa contribution à un renouvellement qui paraît
souhaitable/nécessaire du cadre actuel de la recherche sur les relations
entreprise et finance.
3) Un processus de publication proactif : l’invitation à « sortir des
sentiers battus » en matière de recherche étant difficile à mettre en
oeuvre – et par ailleurs risquée pour les jeunes chercheurs, compte tenu
du conformisme académique – l’ISMEA a décidé de mettre en place
un dispositif d’accompagnement spécifique :
– renforcement du comité de rédaction : deux collègues ont rejoint
le responsable initial de la série, pour former avec lui un groupe
de coordination de ce numéro KF2 3. Ce premier cercle est épaulé
par un comité éditorial et un comité de lecture 4
– dialogue avec les auteurs : pour introduire une « boucle proactive »
au sein du processus de production scientifique, un séminaire de
discussion ouvert à la fois aux auteurs et aux membres du comité
de rédaction élargi (comité éditorial + comité de lecture) a été
organisé à l’ISMEA. Les auteurs pressentis ont pu ainsi présenter
leurs papiers respectifs et échanger entre eux et avec les membres
du comité de rédaction 5. Les auteurs ont été ensuite invités à procéder
aux ajustements et corrections qui ont été demandés ou suggérés,
tant via les évaluations anonymes, que via le séminaire de
discussion 6.
2 J. Ninet, conseiller pour la recherche de La Française Asset Management – par
ailleurs directeur des publications de l’ISMEA – et H. Zimnovitch, professeur à l’université
Paris Sud.
3 Composition en annexe.
4 Pour ne pas interférer avec le processus classique d’évaluation, dit en « double
blind » cette rencontre s’est tenue en aval de ce processus (le 02/12/11), quand les évaluations
anonymes ont été assurées.
5 Après cette rencontre, plusieurs réunions du groupe de coordination (J. Ninet, R.
Pérez, H. Zimnovitch) ont permis, en liaison avec les membres du comité de rédaction,
de finaliser le présent numéro.